ESSAI D’ETUDE SUR LA STRUCTURE 2010 DES PRODUCTEURS DE BOIS BUCHES AU NATIONAL
- GF SERVICES a répertorié 3214 entreprises de production de bois bûches en France. A notre avis celles-ci se répartissent sensiblement avec les mêmes écarts de productivité et de structure que ce que l’on connaissait des scieries dans les années 1970, année ou plus de 6000 étaient encore en service alors qu’il n’en reste à peine que 2000 dont plus de la moitié disparaîtront aussi, bien avant 10 ans, essentiellement pour cause de retraite , d’absence de rentabilité ou/et de repreneur.
- La production de bois de chauffage… EST - à mon avis- en 2010, dans la situation des scieries de 1970.
- Elles vont être très rapidement confrontées à une évolution comparable. Dès 2011, la mise en service d’unités de même niveau industriel que celles des unités ‘CANTERS’ en scieries devrait accélérer fortement le processus de modernisation des unités de production. Ceci sous les réserves suivantes :
- La différence (importante) est qu’en ‘complément’ des entreprises inscrites en toute légalité il est de notoriété publique que 80 à 85 % du volume total consommé serait (ou EST ?) de ‘sources non identifiées’ (dixit l'ADEME).
- Les statistiques semblent indiquer un tonnage global consommé d’environ 40 millions de stères, de tonnes ou de mètres cube. La plupart du temps elles oublient de préciser la référence!
1 m3 produit entre 1,4 et 1,6 stère de bûches coupées en 1 mètre et fendu ce qui est tout de même différent!! Seulement 15% ferait l’objet de facture, nous n'aurions donc qu'environ 6 millions de stères (ou m3 ?) de bois bûches vendu sur facture…
- La moyenne produit par unité de production serait donc d’environ 2000 stères ou entre 2800 et 3200 stères suivant que l’on prenne le stère ou le m3 comme unité de base. Ceci est trop peu et ne peut permettre à cette filière d’investir et de progresser !
- Celle des producteurs dit 'au noir' est donc colossale mais atomisée.
- Il est possible que la moitié des 40 millions de stères (ou de m3 ?) soit auto consommé ce dont je doute fortement ! Auto consommation suppose de posséder la ressource …et de l’exploiter ! Dans ce cas, les propriétaires de propriétés boisées : propriétaires forestiers et agriculteurs sont connus et pourraient être plus ou moins répertoriés ? Que font ils de leurs surplus? L'administration accorde certaines tolérances. Pour le reste devinez...
- Le parc habitat est également connu. Le type de chauffage aussi ? Sachant qu’un logement consommerait en 2010 plutôt 3 st/an que 5 en 1990 et 10 en 1970 (estimations) cela ferait quel tonnage consommé en fonction des logements se chauffant encore au bois bûches, totalement ou pour le plaisir lors des fêtes ?
- Mes calculs m’indiquerait qu’ainsi plus de 11 millions de foyers seraient alimentés par du bois de provenance non identifiée (hors facturation) soit 34 millions de stères : 3 stères consommés par foyer ! Peut-on affirmer que 11 millions de foyers consomment des bûches ?
- Parmi eux quels sont ceux qui auto consomment du bois bûches ?
- L’on peut penser que la revente – non déclarée – de bois bûche, ne se fait qu’avec des essences feuillues… Cela limite déjà les contrôles sur certaines régions!
- Les professions contribuant à ‘la vente illicite’, en directe ou par délégation plus ou moins franche, hormis la plupart des entreprises déclarées mais pour lesquelles la tentation de contribuer au sport national est grande 'pour s'aligner sur les bas prix des tricheurs'... sont nombreuses :
- Propriétaires forestiers / Agriculteurs / Exploitants forestiers / Bucherons / Transporteurs / ONF ( et oui !) / Communes forestières (problème de l’affouage) / Coopératives forestières …et médias professionnels (journaux) qui oublient souvent d’alerter leurs clients des risques encourues par certaines pratiques de peur de perdre leur fond de commerce (toutes les entreprises citées ci dessus qui leur achète leurs journaux et y font parfois passer des pub). Vous me direz que j'exagère le trait.. Alors expliquez moi ou passent les millions de tonnes de bois bûches pour la plupart verts? Plus vite ce bois disparait des circuits mieux c'est sécurisant ! Beaucoup s'en foute, fort d'une impunité reconnue. Le travail au noir dans les bois serait apparamment une méthode de tout temps pour permettre à certains de survivre et éviter des mouvements sociaux dans les campagnes et à d'autres de nettoyer leurs propriétés sans se poser trop de questions. Un peu comme une survivance du bon temps de nos rois de France!
- En une phrase : la vente au noir est un sport national pratiqué par tous les Francais, comme celui de râler contre les radars ! Quel est le risque pour les parties concernées? Je ne parle pas du petit besogneux qui a besoin de survivre grâce au travail de ses bras (son seul petit bénéfice) mais du propriétaire de la ressource...
- Comme en scieries, le volume global consommé – donc déclaré ou non - ne progressera pas dans le temps sauf cas exceptionnel toujours possible. Il est même probable qu’il régressera suite à différentes données déjà en œuvre : concentration des entreprises, amélioration du rendement des appareils engendrant une baisse de consommation par foyer et l’obligation de livrer un combustible non polluant, construction de maisons BBC ou/ et renforcement des isolations, transfert vers le granulé et la plaquette (toujours du bois) et j’en passe !
- La consommation de bois bûches se stabilisera sur un C.A malgré tout stable et important car le bois bûches bénéficiera de plusieurs actions favorables et de valeurs ajoutées :
- Séchage obligatoire suite à l’amélioration du rendement des appareils de chauffage.
- Contrôles de pollution surtout en villes et en périphéries pouvant aller jusqu’à l’interdiction !
- Réduction des longueurs des bûches (on passe rapidement de bûches de 0,50 m à 0,25).
- Contraintes administratives particulières et diverses qui inciteront de plus en plus les propriétaires de la ressource à régulariser leur mise sur le marché plus ou moins illicite.
- Lutte et, il faut l’espérer, réduction du travail et vente ‘au noir’, faisant remonter des volumes importants vers les entreprises : la marge est énorme !
- La création d’unités importantes va permettre d’améliorer le marketing produit, ses qualités calorifiques comme ses conditions de présentation, de manutention et de livraison. Cela rejaillira favorablement sur l’image du produit et devrait stopper le risque de désintérêt sur ce combustible…
- Prix des appareils compétitifs
- En une phrase la production de bois bûches modernisée va enfin proposer un produit que ne pourra pas concurrencer les tricheurs sauf cas qui se marginaliseront de plus en plus.
J’espère que la vente des combinés que j’appelle ‘bicyclettes’ (plus ils sont légers plus le vendeur affirme qu’ils sont capables d’exploits !) se réduira au bénéfice de solutions plus industrielles, au même rythme que se réduira au moins le volume libéré par la réduction du travail au noir.
Il me semble inutile de tenter de répertorier les propriétaires de ces combinés : ils ne résisteront pas à l’impossibilité de rentabiliser une production soumise à tant de multiples pressions:
- Sans travailler au-delà du raisonnable.
- Sans risquer de divorcer ! (argument plus sérieux qu’il n’y parait car ce phénomène d’époque contribue à détruire l’artisanat)
- Sans décourager la filiation de poursuivre une activité si peu rémunératrice et fatigante à moins d’espérer être classé en emploi à forte pénibilité et d’obtenir la retraite à 55 ans, les reins cassés et quel retraite ?!!
- Sans être tenté de tricher pour survivre !
- Sans pouvoir produire autrement que de changer par des équipements comparables à ceux utilisés par les tricheurs, donc de ne pas pouvoir lutter !
- En livrant avec des véhicules en surcharge permanente.
- En ne pouvant payer les employés (s’il y en a) autrement qu’avec ‘un lance pierre’.
- En ne pouvant même pas s’offrir une secrétaire standardiste autrement que madame qui ne répond que quand elle a le temps…
- Ceci est malheureusement le lot commun de 95% des producteurs de bois buches…produisant souvent sans toit !
Sans le développement du séchage artificiel offrant une réelle réponse de modernisation de la filière je ne vois pas comment elle pourra se moderniser plus rapidement que GF SERVICES tente de le faire depuis plus de 13 ans, en proposant des matériels de haut de gamme et des prévisionnels associés mis en doute par trop de pseudos entrepreneurs raisonnant plus avec les bras qu’avec la tête. Pire ! Il n’est pas rare de rencontrer de la tricherie dans les longueurs de bûches, les poids, volumes, stères/m3 à tous les niveaux de la chaîne de production… Un prix BAS s’explique toujours !
Se retourner contre un fournisseur ne délivrant pas de facture est impossible. Le consommateur lambda en a-t-il conscience ?
Obtenir une aide de l’état pour l’achat d’une chaudière moderne à bûches (contre le remplacement d’une chaudière polluante) sans exiger une facture suivie sur au moins 3 à 5 ans et sans caractéristiques précises du combustible est une gabegie des deniers publiques…Pour ne pas polluer ledit combustible doit être à 20% de teneur en eau sur masse humide : quelles sont les entreprises capables de garantir, en 2010, ce critère de réelle qualité ? Combien de producteurs de bois bûches possèdent – et utilisent- un appareil de contrôle de la teneur en eau du combustible qu’ils livrent ? Si peu ! GF SERVICES n’a réussi à en vendre qu’une trentaine en 13 ans…
Pour parvenir à moderniser la filière bois bûches il va falloir que beaucoup de choses évoluent et que l’ensemble de la profession se pose enfin les bonnes questions. Nous participons, à notre manière à ce challenge depuis 13 ans, date à laquelle nous avons décidé de nous intéresser à la modernisation de la filière de production du combustible BOIS BUCHE.
Notre philosophie est nettement perceptible dans le tableau d’estimation des coûts de production que nous proposons sur www.gfservices.fr et sur ce blog.
Cordialement à tous, petits, moyens et gros producteurs en accord avec notre vision prospective de la filière. Notre expérience de 54 ans de la filière scierie nous permet de prédire que nous allons vivre une évolution comparable à celle constatée depuis trente ans en scieries
…Par contre cette évolution sera beaucoup plus rapide!
JP.GALLAND