De la farine à la sciure !
La farine lui étant déconseillé pour cause d'allergies notre père dut cesser l'activité de boulanger. Il mit un certain temps pour trouver un successeur. Cependant l'arrêt de cette activité de nuit lui permit de développer celles de jour !
L'arrêt de la boulangerie et la suppression du magasin a permis d'agrandir la cuisine...mais du coup la salle de café gagna aussi quelques m2 supplémentaires suite destruction d'un galandage à la masse par notre père sous les yeux inquiets de notre mère. Du coup la charge de travail des garçons augmenta avec celui des tables et chaises et surfaces à lessiver !
Quelques années auparavant papa avait décidé de creuser et buser seul un puits de 8 m de profondeur dans une cave ou notre mère n'était jamais allée car l'accès était dans la rue opposée, coté fournil, et ce n'était pour elle qu'une occasion de salir la maison en revenant avec les toiles d'araignées qui en tapissaient la voûte…
Il y descendait via un escalier de pierre, seul, des tonneaux de 50 et 100 litres de vins à l'aide d'un montage de son invention…
Durant la durée des travaux de ce qu'elle ne savait pas être un puits maman écoutait des bruits sourds se répercuter dans un couloir qui nous reliait avec la rue de derrière mais n'a compris l'objet, l'ampleur et le but du chantier que le jour où elle vit arriver l'eau sur son évier ! Cette nouvelle fit le tour du village et aviva l'envie de nombreuses Pacaudoises ne disposant pas encore de ce confort ! Ce devait être vers 1948...
Son travail de nuit comme boulanger lui avait permis de se reconvertir en douceur dans les travaux agricoles et forestiers...de jour !
Ayant pris l'habitude de se lever très tôt pour faire le pain il en fit profiter Michel puis le futur Grindesel 5 ans plus tard…
Lorsqu'il faisait le pain au bois 7 nuits sur 7 notre père avait acheté son premier tracteur (un Fordson américain d'occasion à pétrole de 21 CV) et fait fabriquer une remorque sur pneus à deux essieux télescopiques pour 'rentrer lui-même son bois'… de jour et revendre un surplus devenant au fil des ans de plus en plus important.
Ce tracteur lui permit ensuite de tracter une moissonneuse lieuse avec laquelle JEAN PAUL passa ses premières armes dès fin Juin 1955, juste avant de partir à sa première campagne de battage.
Un jour ou il faisait très chaud et ou il portait un short la fermière échappa une tasse de café bouillant sur l'une de ses cuisses à la fin du repas pris à la ferme !
Attend voir j'vais courir chercher l'voisin...qui revint, à son grand étonnement les mains libres en courant lui aussi . Son père avait l'air d'avoir compris. Le fermier
T'fais pas d'souci le Pierre il va t’soigner ! Il fallait aller le chercher tout d'suite pour que ça marche avant qui parte !
Je le vis appuyer sur la brûlure avec son pouce et tracer un signe… De la peau roula sous ses doigts… Bizarrement JEAN PAUL n'avait déjà plus mal ! Cependant il se pensait qu'avec un tel traitement ce brave homme allait prendre sa place sur la moissonneuse et bien non !
Une fois ses incantations terminées il annonça qu'on pouvait 'rattaquer l'chantier' !
Sans pansement ?!
A quoi veux-tu qu'il serve ?
Ben…
On a terminé de moissonner ce qui restait de la parcelle, dans la poussière (protectrice ?) et le soleil (qui devait faire une retouche de bronzage ?) et voilà !
Si vous voulez vérifier : aucune séquelle. Seul en reste un curieux souvenir...qui lui a offert le plaisir de conter cet épisode moult fois.
Notre père rêvait d’acheter une batteuse pour le blé, le seigle et l'orge : JEAN PAUL ne sait où il acheta une BRELOUX avec des roues plates en acier puis une deuxième, plus petite, pour 'battre le trèfle'. Comment la trouva-t-il cette deuxième machine d'occasion à TRAMAYES un village perdu de Saône et Loire pas loin de Cluny ? Michel doit s'en souvenir ?
L'idée de créer une petite scierie pour occuper les jours d'intempérie et faire de l'exploitation forestière compléta sa reconversion.
GRINDESEL le 29 02 2020