GRANULES: Croissance annuelle 2012 contre ressource limitée
LES DEFIS D’UNE CROISSANCE ANNUELLE DES GRANULES A DEUX CHIFFRES …exposé contradictoire de celui d'un inconditionnel .
Lettre ouverte aux déclarations de Hugues de CHERISEY secrétaire général du Syndicat National des Energies Renouvelables dans la revue granulénergie N°12 du premier trimestre 2012 reçue ce jour par GRINDESEL:
Hugues de CHERISEY déclare :‘ Entre 2005 et 2011 demande et production ont été multipliés par 10 soit l’équivalent 2011 de 1 000 000 de tonnes de sciures dites humides transformées en 500 000 tonnes de granulés’.
Rappel et mise au point de GRINDESEL : Performance à relativiser. En effet lorsqu’une production part de zéro il est toujours plus facile d'annoncer de belles progressions…
Il me semble avoir annoncé sous la risée des ‘experts’ de l’époque, dès 2000, que la fabrication de granulés ne pourrait se limiter à utiliser les sciures vertes des scieries, considérées, à tord même à cette époque, comme des déchets inutilisés et qu’il faudrait bien transformer des bois ronds en sciures…pour alimenter une demande que l’opération marketing de l’époque avait ciblée no limit vu l’énormité des volumes soit disant disponibles !
Début 2012, et depuis plus de deux ans pour certains producteurs de granulés ne maîtrisant pas la ressource Y COMPRIS pour ceux en produisant avec une SCIERIE ....en CHOMAGE TECHNIQUE , la sciure de base manque pour produire ce combustible toujours présenté, contre toute évidence, comme super écologique.
Le prix de la tonne de sciure à ainsi progressé pour ceux qui en sont les heureux producteurs (les scieurs) de 3 € la tonne départ (verte !) en 1970 à 35 voir 50 € la tonne fin 2011…Du coup ils ont décidé de produire eux même des granulés!
Ceux qui ne produisent pas de sciures doivent désormais trouver d’autres sources pour prolonger le miracle de la croissance à deux chiffres.
La récolte nationale de grumes entrée scierie stagne depuis plus de vingt ans entre 14 et 15 millions de m3 de grumes résineux (pour 7,8 de sciages) et ne bougera pas avant longtemps car elle est soumise aux lois du marché et non à des décisions politiques.
En 2008 , un jeune candidat industriel, sorti des grandes écoles et d'un premier emploi dans l’administration Française, nous avait pourtant annoncé qu'il avait potassé le dossier durant 3 ans et que la production Française de granulés atteindrait les 5 millions de tonnes en 2012 ! Un vrai visionnaire !
Son ambition était donc de devenir le leader de cette filière en créant une unité industrielle chaque année ! Surfant sur la vague écolo et la mode des combustibles renouvelables son appel en bourse fut couronné de succès !
Son unique unité, mise en service dans le centre France courant 2008/2009, s’est équipée depuis, comme les autres, d’un broyeur de billons…et elle n’atteint pas le tonnage, loin s'en faut, toujours annoncé comme le plus élevé de France.
Les courbes de l’opération d’introduction en bourse ont, depuis, fâcheusement plongé de quasi les trois quart et on ne parle plus des autres projets dans les Landes et dans les Vosges pourtant annoncés à grands renforts de communiqués, histoire de maintenir le moral des troupes engagées dans le glorieux et juteux marché des énergies renouvelables! Les boursicoteurs n'en reviennent toujours pas!
La pépite d'or a fondu... Ce n'était pas de l'or mais du caramel ...
Les unités les plus performantes et, espérons le rentables, sont désormais celles qui ont été ou sont encore mises en service ou en projet par les scieries disposant d’une ressource justifiant l’importance de l’investissement.
Leurs plaquettes (sous produits de la grumes) culées , découpes et chutes diverses abondent désormais leurs sciures et sont transformées en granulés de qualité. Des billons, la aussi, abonderont les volumes ...
Les petits producteurs sans scieries souffrent et vont souffrir de plus en plus : le mirage d’un produit bon marché annoncé 'de proximité' s’est transformé en foire d’empoigne pour acquérir la ressource de base ! Comme partout, les petits seront ...broyés et le consommateur tente d'arbitrer entre mirage et réalités!
Ne parlons pas des innombrables très petits entrepreneurs qui, un temps, souhaitaient ré investir leurs indemnités de licenciements dans ce nouvel Eldorado et qui se sont ruinés sans que personne ne les dissuade que passer du statut cadre technicien à celui de financier sur un tel projet ne leur permettrait pas pour autant d’assimiler les arcanes d’un métier complexe que les professionnels n’allaient pas tarder à investir …
Au salon Bois Energie de Mars 2012 à St ETIENNE j’ai encore été interwievé par un cadre (?) chômeur amateur entrepreneur Français convaincu qu’il allait faire fortune en produisant, seul, 3000 tonnes de granulés dans son garage avec des moyens de fortune puis deux frères Portugais, style cadres de haut niveaux manifestement ignorants des métiers du bois, pourtant près à investir ... 500 000 € (Portugais ...) dans un projet similaire s’étant déplacés à ce salon pour ‘découvrir ou se trouvaient les pièges dans leur projet’ !
Au Portugal 'y'a beaucoup de bois brûlé sur pied à exploiter'... Et après ? Le bois est 'renouvelable'.
Effaré j’ai rapidement constaté qu’ils n’étaient pas des pros du sujet! Par contre ils avaient déjà des devis de machines en mains pour 500 000 €…et semblaient avoir deviné qu’il manquait des lignes dans leur prévisionnel en espérant les combler, sans trop de surcoûts, en bricolant un séchoir, voir en pensant qu'après avoir brûlé sur pied les sciures seraient sèches .
Sinon en se faisant conseiller au gré de leurs rencontres. Ils sont partis semble-t-il interloqués par la franchise de mes réponses et le mur dans lequel ils me semblaient foncer tout droit.
Hugues de CHERISEY déclare :‘(En France) L’essentiel de la production est absorbé par les poêles… Chez certains de nos voisins Européens les plus gros volumes sont souvent issus d’importations lointaines pour alimenter des centrales thermiques consommant du granulé dit industriel …’
Ces centrales sont évidemment de grosses consommatrices : à défaut de centrales nucléaires pourquoi pas! C'est le cas de la Belgique ...
Ce qu’a toujours dit GRINDESEL
Le poêle à granulés est la nouvelle mode, coqueluche bio en attendant un retour naturel à la bûche…d’autant plus que , la aussi comme dans la plaquette, l’offre d’appareils et la qualité de ces deux combustibles bois de réelles proximités évoluent rapidement.
Leurs rapports qualité prix sont devenus nettement compétitifs d'autant plus que le marché commence à proposer des versions mixtes granulés/ bûches pour les petites puissances. Dans le contexte économique actuel il est difficile de ne pas revenir à une meilleure gestion des dépenses de chauffage...
On oubli de le préciser dans la progression des tonnages . ‘Le granulé industriel ne peut être consommé dans les poêles et chaudières personnelles…’ Dommage car cette qualité est moins chère !
Annoncer ces réalités n’a pas toujours plu à tout le monde. Je ne regrette pas le choix de GF SERVICES, que j’ai beaucoup influencé je l’avoue en mon temps. Je reste convaincu qu'il lui fallait privilégier la plaquette et la bûche, produits basiques ou nous avions une forte compétence et aucun risque de décevoir un jour nos clients par suite de difficultés d’approvisionnement en combustibles de qualité.
Nous en connaissons les acteurs de longue date et les équipons pour produire de la qualité bûches ou plaquettes y compris en proposant des tamis et séchoirs, équipements que découvrent et admettent enfin les professionnels alors que GF SERVICES les prônent depuis ... 1997.
Par ailleurs, je reste convaincu que l’importante différence de prix de la calorie consommée continuera de se creuser au bénéfice de la bûche et de la plaquette tout en garantissant une réelle disponibilité locale et aucun risque d'approvisionnement pour les particuliers ou petits projets collectifs.
Il n’empêche que le granulé est une bonne solution pour certaines applications
Pour porter un bon jugement il faut connaître à fond chaque qualités et défauts des trois combustibles et choisir celui qui présente le meilleur compromis. Ce n’est pas toujours de la compétence d’experts de circonstance….et , en France, il est difficile de bousculer les habitudes et certitudes acquises!
Des offres attrape gogo sont toujours faites aux tenants du gaz et du fuel et beaucoup d'installateurs voient encore A TORD pour leurs clients et eux même le chauffage BOIS comme une source de complication pour eux !
L’arrivée des granulés sur le marché des combustibles BOIS a au moins des effets salutaires sur l’augmentation des qualités du vieux concept de chauffage aux ‘bûches’.
Ce combustible de tous les temps le méritait sérieusement! Voir les conseils et états de services de GF SERVICES à ce sujet : ils commencent à porter leurs fruits ! (séchage des bûches – respect de normes récentes…Mise en place du label France Bois Bûches .. Chaudières de haut de gamme)
En ce qui concerne la plaquette elle se bonifie de jour en jour.
Elle est la solution économique et compétitive par excellence et tout aussi confortable (quoiqu’en dise la plupart des médias par mode ou méconnaissance) que le granulé sans certaines contraintes de poids ne serait-ce que celui d'être tenu de consommer un combustible industriel, venant d'un marché devenant de plus en plus captif.
Beaucoup continuent d’affirmer que le combustible plaquette est à réserver à de ‘gros projet, pour des gens disposant de beaucoup de place’ !
Faux dans de très nombreux cas. Leur emploi est à étudier finement dans tous les projets ou le granulé est conseillé - souvent par ignorance ou facilité - pour remplacer une chaudière fuel à partir de 25/30 kW.
La chaudière de 65 kW de GF SERVICES ne dispose que d'un silo de 13 MAP !... pour chauffer 500 m2. Il est vrai que ce silo est adossé à une réserve d'un an. Parce que nous produisons nous même nos plaquettes ...
Un bon équilibre est à trouver entre les trois utilisations du bois énergie sinon, je le maintiens, ce sera …le granulé qui manquera de volume bien avant les autres, au grand dam des consommateurs qui auront choisi cette solution, par ailleurs de qualité, j’en conviens à nouveau volontiers mais qui risquent pour certains de se trouver un jour en difficulté d’approvisionnement et face à des producteurs maîtres du marché et des prix!
Hugues de CHERISEY déclare : ‘ Croissances simultanées de la demande et de la production de granulés de bois permettent à notre pays de conserver aujourd’hui son autonomie. Celle-ci n’est pas un acquis…d’autant moins que les volumes à servir vont probablement doubler ou tripler d’ici quelques années’.
‘Les consommateurs sont parties prenantes : ils peuvent exiger de connaître l’origine de leur combustible et afficher une préférence pour un granulé produit en France, associé au développement de nos territoires et d’unités de fabrications en milieu rural’
Ce que répond GRINDESEL : La ou, à mes yeux, le débat – intéressant – déraille c’est quand il se déclare convaincu que ‘ C’est au prix d’un effort continu des fabricants pour mobiliser des matières premières et développer des outils industriels performants que la production pourra augmenter au rythme nécessaire'.
Ceci est juste sous de sérieuses réserves. Je tiens à rappeler qu'on est loin des affirmations écolos du départ ou le granulé était annoncé comme : ‘ combustible bio’/ ‘de proximité’/ ‘issu de la récupération de déchets polluant nos campagnes’/ ‘issu de nos forêts françaises inexploitées‘
… alors que chacun devrait savoir, à part certains semble-t-il forts diplômés et confinés dans leurs bureaux, face à des écrans de statistiques contradictoires ayant occupé de nombreux fonctionnaires, que les sciures ne sont pas produites en nos forêts mais dans des scieries de moins en moins nombreuses et de plus en plus industrialisées traitant désormais quasi 100% de la production nationale je précise 'économiquement récupérable'.
La sciure provient en effet de nos forêts ...mais après être passée dans nos scieries. Elle subit de multiples transports et opérations avant que sciures ou plaquettes ne se transforment en granulés après de multiples opérations industrielles!
Il est curieux de constater que ce genre d’infos arrive avec de plus en plus de retard dans nos sphères dirigeantes. Elles passent par les filtres de multitudes réunions/ débats/ colloques / Médias de toutes natures / Associations frisant l'intégrisme écologique …transformés en autant de phrases bien tournées pour orienter le consommateur qui s'y perd un peu et privilégie la facilité ou détriment de son porte monnaie! Est-ce cela que l'on appelle de la valeur ajoutée et du conseil éclairé ?
Dans ce registre Le Bois International – Franc parler du 17 Mars 2012 – nous informe qu’en 10 ans la filière bois a suscité six études et qu’une septième vient de sortir en stigmatisant les mêmes faiblesses que les précédentes !
Nommée Pipame ( !) la septième étude insiste sur ‘l’impérieuse nécessité de mettre en place une vision stratégique nationale’ ! Belle phrase creuse…pondue pour justifier le coût de cette énième étude!
Résultat : Conseil de 26 mesures à prendre et 50 actions à engager :
Vous connaissez une entreprise capable de faire appliquer un tel challenge surtout en s’appelant entreprise France face à des entrepreneurs ‘le nez dans le guidon’?!
Il me semble que la filière granulé manque – aussi - d’‘une vision stratégique nationale’ cohérente et surtout réaliste, honnête avec les consommateurs actuels et futurs. Continuons le florilège des mea culpa semble-t-il en cours sur le granulé :
Hugues de CHERISEY déclare : ‘ Des ressources en matières premières à partager avec d’autres secteurs’
Sur ce thème Hugues de CHERISEY nous fait un brillant exposé d’où il ressort qu’il y a belle lurette que les Etats-Unis, le Canada et la Russie exploitent des bois ronds ‘récoltés en forêts’ uniquement pour produire du granulé (d’exportation). Il précise (Pour la France): ‘c’est ainsi que la fabrication de granulés vient le plus souvent utiliser les coproduits ou connexes de première transformation du bois que sont les sciures et les différentes chutes broyées’…
Ce que répond GRINDESEL : Ca n'est pas un scoop ! Il serait bien de préciser que la France est aussi désormais contrainte de transformer du bois rond (voir plus haut) sous la pression d’une demande qui avait été médiatiquement super orchestrée à une époque ou chacun pensait ingénument – ou malhonnêtement - que les arbres à granulés monteraient jusqu’au ciel ce qui a enclenché un véritable phénomène de mode et une razzia sur les poêles vendus par une foule d’opportunistes!
Bravo pour le talent des manageurs de la campagne lancée en son temps (1990) à l'initiative des Suédois qui ne savaient que faire de leurs sciures : elle est réussie au-delà de leurs espérances, le bébé ne leur échapperait-il pas ?
L'Europe entière produit environ 6/7 millions de tonnes de granulés et en importe désormais ! Heureusement que certains pays Européens - et je ne parle que d'eux - ne sont pas encore d'heureux consommateurs sinon certains pays n'exporteraient plus leurs sous produits ...'économiquement exploitables'.
En clair les scieries industrielles s’étant depuis ou étant en cours de s’équiper d’une unité de fabrication de granulés utilisent leurs sciures auparavant livrées à bas prix aux fabricants de panneaux de particules (3 € la tonne départ à l’époque - années 1970/1980 - jusqu’à 50 € en 2011) …et, surtout, leurs plaquettes auparavant consommées par les papetiers !
Depuis, pour ceux qui n’en produise pas et sont de moins en moins nombreux - ils sont encore aux fagots- il parait que leur prix n’aurait que doublé et les papetiers se rabattent sur les billons qualité ‘palettes’ par manque de matière première! Certains lots de billons bois énergie se vendent aussi chers que des qualités sciages …
Il était évidemment tentant que ces scieries industrielles valorisent ce qu’elles produisaient elles mêmes et qui encombrait leurs parcs à la moindre baisse des cours mondiaux du papier et du panneau! Sachez qu’il s’agit de 30 à 40 % des volumes grumes entrant journalier hors écorces sur leurs parcs et transformé en plaquettes! L’asphyxie garantie de leurs entreprises en 8 jours !
Ne trouvant plus assez de sciures ‘et chutes diverses’ les producteurs de granulés sans scieries se rabattent naturellement sur le bois rond…Notez bien : de résineux !
Hugues de CHERISEY déclare (très justement) : ‘Le consommateur final ne doit pas garder l’image naïve qui lui a parfois été communiqué d’un granulé fabriqué à partir de déchets de bois, sans usage et sans valeur.’
Ce que répond GRINDESEL :
Au bout de 10 ans de débat nous sommes enfin d’accord mais je suis tenté de penser que le mal est fait! A l’époque cette orientation marketing volontaire m’avait profondément choqué. Cette méthode frisait l’arnaque auprès de futurs consommateurs mal informés du sujet! Comprenez vous mieux ma position ?
Je devrai demander des droits d’auteur ! Courageuse déclaration ne venant pas, cette fois-ci de GRINDESEL – désormais à la retraite mais encore plus disponible pour jouer à Don Quichotte - qui, pendant plus de 10 ans a soutenu ce point de vue, pour certains contre ses intérêts.
Je précise par loyauté vis-à-vis des consommateurs, ignorants de toutes les subtilités que je dénonce et se refusant encore, pour beaucoup, à admettre qu’ils ont ou sont encore un peu bernés quelque part mais 'ne voient pas d'autres solutions pour se chauffer à bas prix'! Affaire de pros ? Quels pros ?
Simples questions posées par GRINDESEL:
- Dans un tel contexte de quelle réserve stratégique dispose le marché national pour faire face à une forte et longue période de froid ? On a eu chaud à ce sujet cette hiver 2011/2012 !
Certains fabricants se sont refaits une santé financière en vidant leur stock ! Et pour la saison suivante s'il fait froid ? Désormais la production Française de granulés suit tant bien que mal la demande…Qu’adviendra-t-il en cas de période longue de grands froids ?
- Les fabricants de panneaux et de pâtes à papier ‘seraient – parait-il - plutôt en régression ‘ : Remake de David contre Goliath ? La vérité est qu'ils sont coincés car la France dispose d'une énorme ressource. Malheureusement pour eux ils ne sont plus seuls à se la partager.
- Hugues de CHERISEY le déclare : ‘les nouveaux volumes de co-produits associés aux développements de la production de sciages devraient être valorisés en grande partie sous forme de granulés’…
-Avis de GRINDESEL
Vœux pieux ou réalité à quelle échéance ? Quels nouveaux volumes ? Augmenter l’offre de grumes ou de sciage comme celui d’un compte en banque ne se décrète pas.
Hugues de CHERISEY déclare
‘Comme l’équilibre entre l’offre et la demande dans ces différents secteurs est complexe et instable, la pâte à papier et le panneau subissent les cycles économiques et la demande de granulés les aléas du climat ..
Ce que répond GRINDESEL
Bien vu ! Dans ce vaste débat n’oublions pas les besoins de bois, de qualité comparable, des producteurs de palettes et emballages …La aussi le volume est important puisque notre pays est le plus important producteur de palettes BOIS en Europe.
Pour toutes ces raisons je persiste à penser que chaudière à granulés (mono combustible) ou/et à plaquettes (construites avec un foyer multi combustibles) ont chacune d’elles leurs atouts et qu'il faut cesser de raconter des histoires aux consommateurs!
Il conviendrait tout de même d'admettre que le bois, sous toutes ses formes, a D'ABORD VOCATION A CHAUFFER LES PARTICULIERS ( 6 millions de consommateurs) et qu'il conviendrait de (Bien) FAIRE SAVOIR QUE SON EMPLOI S'EST CONSIDERABLEMENT MODERNISE plutôt que de montrer à leurs clients potentiels sidérés et circonspects 3 filières bois énergies se chipoter sur des débats qui ne sont plus d'époque! .
Leur développement ne devrait pas se faire en opposition et en privilégiant des intérêts financiers qui n'ont rien à voir avec le pouvoir d'achat des Français très attentifs à leurs dépenses énergétiques individuelles.
A moins d’une entente intelligente entre les réseaux de vente il est, je le crains, trop tard pour espérer que cet état de fait évolue favorablement.
Un seul exemple: Propellets , subventionné par la région Rhône Alpes offre un tableau comparatif du coût national des énergies.
Question : Pourquoi ce tableau chunte le coût objectif des bûches et de la plaquette en prenant comme base une siccité de 18/20% ?
Par peur de perdre des clients qui, pour l’instant, sont enfermés dans un marché captif ???
L’industriel interviewé par la télé, allongé sur un sofa et en chaussette en 2007/2008 et annonçant, plein de certitudes technocratiques, qu’il allait devenir le leader des fabricants Français de granulés annonçait en gros ce qui suit dans son prévisionnel (pas entendu à la télé mais découvert sur Internetquisaitout !) :
‘ Lorsque le marché sera suffisamment développé notre prix de vente pourra être revu à la hausse car nous organiserons une certaine pénurie ! ‘ Il savait donc clairement qu'il y aurait un jour ou l'autre une certaine pénurie! C'est ainsi que se montent certains projets industriels émergents... En doutiez vous?
Dans la même veine les Etats-Unis acceptent actuellement d’exporter de gros volumes de granulés …exportation qui sera stoppée si la demande nationale se développe !
C’était écrit noir sur blanc sur leurs journaux fin 2011 et n’a pas été rapporté par les revues Françaises qui auraient dûes en informer leurs lecteurs !
Le MONDE et L'USINE NOUVELLE nous sortent pourtant de temps en temps quelques papiers sur la filière bois …
La progression des ventes de granulés est beaucoup plus soumise à certaines contraintes d’approvisionnement et de fabrication que celle des plaquettes ce qu’ignorent ou refusent d’admettre beaucoup de consommateurs et se gardent bien de confirmer les pros les yeux rivés sur leurs tableaux de retours sur investissements.
Un seul exemple, significatif pour la France
Produire des granulés à partir de feuillus – Autre débat soulevé dans granulénergie N°12 et par les ‘experts’ est , à mon avis, voué à l’échec tant qu’on n’aura pas trouvé la solution d’un ECORCAGE fiable et, surtout, rentable, de bois de rondins feuillus, de petits diamètres, tordus et noueux...disponible en quantité effectivement importante en France. Ou se situe le seuil d'exploitabilité économique de cette ressource ?
Faire des études de laboratoire après écorçage manuel d’échantillons démontre parfaitement le fossé qui existe, en France, entre la recherche et la réalité industrielle.
Il est vrai qu’en France le financement d’études à fonds perdus est courant si ce n’était scandaleux. Certains B.E donc leurs emplois en vivent. Cercle vicieux dissimulant une part de chômage. Circulez y'a donc rien à dire!
Cela alimente à nouveau de nombreux débats ou les gens de terrain n’ont souvent ni le goût ni le temps de participer… blasés ? Non : écœurés!
Les Canadiens sont plus pragmatiques : granulénergie, via Jérémy HUGUES dit Ciles, ingénieur conseil et journaliste bois énergie, nous le démontre avec son reportage d’un producteur Canadien atypique, placé pages 36 et 37 de Mars 2012 mais en oubliant de mettre l’accent sur le point capital qui contredit son objectif: Démontrer que l'on peut fabriquer des granulés avec de la sciure de feuillus.
L’usine en question ne s’approvisionne qu’en sciures sèches ‘issues de bois préalablement écorcés’… ou de chutes de bois sèches provenant de la deuxième transformation du bois ! Précision techniquement importante.(Voir le site CANADIEN de VALFEI); Grosses économies d'investissement car pas de coûts d'écorçage ni de séchage !
Ces bois ‘préalablement écorcés’ produisent des sciures issues de grumes de sciage, droites, lisses ou avec des nœuds parfaitement arasés et de diamètres conséquents donc ‘pouvant être écorcés en scieries à des coûts techniquement raisonnables.
En France les volumes disponibles dans cette qualité feuillus écorcés en scieries sont très réduits voir quasi inexistants.
Pour les autres qualités leur écorçage ‘blanc/blanc’ est difficile sinon impossible dans de bonnes conditions sauf à produire du granulé dit industriel , avec une part d'écorces, impropre à être consommée dans les poêles et chaudières individuelles, marché qui devrait rester majoritairement celui de base du granulé.
Par contre produire et consommer de la plaquette à partir de toutes essences de bois mélangées, donc feuillus et résineux, NON ECORCEES, ne pose pas de problèmes particuliers sauf celui de veiller à la qualité des cendres (pour les feuillus) et traiter rapidement les problèmes (gérables) pouvant être induits pour le bon fonctionnement de la chaudière (risques -limités - de dépôt excessif de silice / risque de queues de déchiquetage sauf tamisage facile à réaliser).
Hugues de CHERISEY termine par ‘Quelle vision de l’avenir peut-on proposer ?’
La encore je retrouve certains clichés ou affirmations démontrant une approche orientée, fragmentaire, inévitablement corporatiste, du sujet.
Bla bla habituel d’un syndicaliste rémunéré pour défendre mordicus la cause d’un par ailleurs excellent produit:
- 'La demande de granulés va poursuivre inéluctablement sa croissance…'
- Question de GRINDESEL
Je rappelle : avec quel équilibre donc stock de sécurité pour le consommateur et avec quels ressources sérieuses?
- Sur ses différents segments de marchés, ce combustible renouvelable offre des avantages uniques de performance, d’homogénéité et de simplicité d’usage'. (OK mais sous des conditions plus restrictives que la bûche ou la plaquette)
- 'C’est le combustible bois moderne par excellence ': On peut en dire tout autant de la plaquette et, un peu différemment, de la bûche qui arrive enfin en 2012, sur le marché, ‘modernisée donc calibrée et séchée’…
Hugues de CHERISEY
- 'La France dispose de ressources forestières considérables dont une part importante reste inexploitée ou faiblement valorisée …' -
Réponse de GRINDESEL
Donc no problem ? Pour une part élevée en feuillus, difficile et couteuse à exploiter en granulés, et une autre part exploitable.
Il est de plus, malhonnête de faire croire aux Français ne maitrisant pas le sujet 'que notre forêt est mal exploitée'!
La réalité est que nous sommes de très gros consommateurs de bois, acheteurs de produits bois ouvrés usinés dans d'autres pays et de qualités que le marché Français a un temps refusé d'acheter car 'trop rustique' (présence de nœuds), et refuse toujours d'acheter, à une certaine époque d'ouverture de nos frontière à tout va et suite à d'énormes vagues de modes ayant submergées les marchés mondiaux entre autres de l'ameublement et des revêtements du sol!
IKEA est un parfait exemple du sujet... Hors sujet granulés mais venant des mêmes réactions des consommateurs et mêmes bases de réflexions!
- Serait-on prêt à augmenter sérieusement le prix rendu usine de nos bois feuillus pouvant être transformés, non écorcés, je le rappelle, en plaquettes ou en bûches et voir ainsi leur demande augmenter elle aussi ‘à deux chiffres’ ?
Les bois énergies feuillus se vendent très bien en bûches. Je doute que l'industrie du granulé puisse se l'offrir au même prix ...rendu usine!
Hugues de CHERISEY
- La France dispose de ressources forestières considérables dont une part importante reste inexploitée ou faiblement valorisée … par des exports sous forme de grumes qui nous privent tant de la valeur ajoutée des produits transformés que des précieux connexes.
- Réponse de GRINDESEL
Clichés récurrents, d'un protectionnisme dépassé, sans réponses fiables à ce jour !
Quand la Chine achète des grumes tous les propriétaires et marchands sont tous unanimes pour les lui vendre !
Elle n’achète plus et on n’a pas de solutions pour ces bois si ce n’est de faire des réunions et des études (couteuses) sans fin, renouvelables comme le bois, occupant certains chômeurs potentiels en cravates qui feraient bien d’aller plus souvent ‘sur le terrain’ pour tenter de vendre des meubles Français, massifs alors que ce n'est plus la mode, mode imposée par IKEA et confrères de toutes nationalités, sévissant depuis des années!
Chinois / Vietnamien / Polonais ... équipés d'usines ultra modernes entourées de doubles rangées de barbelés, nouveaux employeurs d'une nouvelle forme d'esclavage sur lequel le monde bien pensant ...se refuse de penser et s'excuse en pratiquant d'autres formes de charité organisées suivant nos propres sensibilités.
- Pour info sur l'absence d'exploitation de nos bois Français
J’ai mis 850 m3 de gros et beaux sapins sur pieds (3 m3 de moyenne) en vente fin 2011 : aucun acheteur ne s’est montré réellement intéressé malgré un lot certifié PEFC et de très bonnes conditions d’exploitation !
On demande moins de gros diamètres : la mode est aux petits bois pour produire très vite de petites sections qui seront ensuite coupées/collées / aboutées ... pour offrir de grosses et longues sections fabriquées industriellement (comme le granulé).
A la demande de l'instant, disponibles en magasins, normés, 'pour défendre les intérêts des consommateurs', consomment /acteurs obligent ! Ce ne sont pas les bonnes intentions du producteur qui font désormais les marchés! La surproduction de tous les produits a imposé de nouvelles lois...
- Hugues de CHERISEY poursuit …
'....qui nous privent tant de la valeur ajoutée des produits transformés que des précieux connexes '!
- Réponse de GRINDESEL
- Les connexes seraient-ils donc devenus précieux ?! Je le crois. La valeur ajoutée ? Nos produits sont trop chers et durent trop longtemps!
- Hugues de CHERISEY poursuit …
- ‘La question du développement de la filière ‘granulés’ ne peut se raisonner isolément de celle des différents secteurs de la forêt et du bois.’
- - Réponse de GRINDESEL
Je n’ai jamais dit ni écrit le contraire…
- Hugues de CHERISEY poursuit …
- ‘Tous les efforts permettant de mieux valoriser et transformer sur place nos bois serviront la cause du granulé, en lui assurant de nouveaux volumes de matières premières …’
- - Réponse de GRINDESEL
Ca semble chauffer dans le chaudron des appros ! Quel revirement en si peu d’années !
Et oui entre temps toutes les autres filières consommant les mêmes bois ont réagies, se sont elles aussi organisées …et défendent leur gagne pain ! Normal. Il aurait fallu être ingénu ou Suédois et comme eux, envahi par les sciures, pour penser le contraire…
Ils ne sont, eux, que 8 millions d’habitants … et produisent en gros 50% de plus de sciure que nous qui sommes 70 millions !
- Belle démonstration supplémentaire d’absence de cohésion dans la filière ‘bois énergie’ Française, comme d’ailleurs dans toute la filière bois mis à part certaines velléités récurrentes d’ententes ponctuelles …en cas d’urgence ou nécessitées. Chassez le naturel il revient au galop !
- Hugues de CHERISEY poursuit …
- ‘La production française de granulés rassemble une grande diversité de modèles…’
- Réponse de GRINDESEL
Est-il économiquement justifiable, en France, de faciliter le développement du granulé dit de qualité industrielle au détriment d’une filière plus courte et tout aussi porteuse de retombées économiques nationales et de réelles proximités (Chauffage privé ) alors que l’on semble vouloir privilégier l’approvisionnement de Centrales de co-génération engloutissant d’énormes volumes de plaquettes ?
Je pense aux filières bois énergie ‘plaquettes’ et ‘bûches’ alimentant traditionnellement les particuliers, toujours les dindons d’élucubrations industrielles de prestige imposant leurs modes….
- Hugues de CHERISEY poursuit …
- A titre d’exemple évoqué, ‘l’expérience de certains acteurs de la production et de la commercialisation de granulés de bois de feuillus (chêne, hêtre, etc) est précieuse pour notre filière car elle élargit le potentiel de ressources disponibles.’
- Réponse de GRINDESEL
Ce ne pourra être que pour produire du granulé de type industriel, donc à plus bas prix alors que les essences feuillus sont à privilégier pour la production de bûches pouvant offrir un combustible de haute qualité calorifique à un prix nettement plus bas que le granulé pour les consommations de petits volumes aux particuliers…
Pour les très rares entreprises Française qui se sont spécialisées dans la production de granulés feuillus le volume global produit est très faible. Pourquoi ? Entre autres : Question d'écorces...
- Le 'pourquoi' reçoit de moins en moins la bonne réponse dans le débat énergétique Français, pays ou l’on est plus prompt à demander un tarif ‘d’assistanat social’ pour la consommation d’énergies d’importation ou autres que de vouloir expliquer aux consommateurs comment s’établit les coûts réels d’exploitation de nos propres ressources, en l’occurrence BOIS et ou les vrais experts sont de plus en plus des experts de la théorie du ya 'k'a pondant de longs rapports inutiles et décalés par contre forts couteux pour la collectivité! Le bon sens aurait-il disparu car trop rétro?
Pour conclure à mon niveau de réflexion personnelle sur le sujet.
Sauf démonstration m’échappant totalement j’admets difficilement une gestion aussi inconséquente et corporatiste de la gestion de nos ressources nationales en bois énergie, comme celui de laisser croire que notre déficit national de la filière bois ( un véritable fourre tout !) est essentiellement du au fait 'que nous manquons de scieries'!
Nous manquons d'acheteurs Français pour nos vrais meubles et parquets massifs en feuillus. Ceci est une réalité... du temps passé et révolu!
En attendant le retour cyclique de la mode des nœuds et bois massifs, nos scieries doivent tenter d'exporter des grumes et des avivés pour survivre, voir réduire volontairement leurs volumes.
Augmenter nos volumes ne changera pas grand chose si nous ne sommes pas compétitifs en prix!
Que la Belgique, en l’absence de ressources énergétiques renouvelables diversifiées et de qualités comparables à la France, cherche une solution à ses problèmes énergétiques en souhaitant reconvertir ses centrales à charbon avec des granulés industriels peut se comprendre.
Qu’elle soit pour cela tenté d’investir dans des sites de production de granulés industriels en France (voir le projet contestable de la scierie ERSCIA dans le 58) après avoir étudié et abandonné ( ?) la possibilité de reconvertir dans des conditions d'un autre temps d’immenses surfaces dans certains pays Africains aux fins de produire de la biomasse, peut se concevoir encore que ....le schéma envisagé d’exploitation de ressources frisait des principes colonialistes que l'on peut espérer heureusement révolus. (à ce sujet voir ce dossier que j'ai un jour découvert sur Internet, ahuri!)
Que l’Allemagne récolte ses besoins actuels en sciures vertes et produits connexes jusqu’en Russie et autres pays limitrophes (dont la France !) ne fait que démontrer les limites de la filière granulés.
Faudrait-il pour autant laisser croire que notre pays 'a pris du retard par rapport à son voisin en ne produisant que le quart de la production Allemande'?! Nos technocrates le suggèrent! Donc déforestons notre pays pour égaler les ratios Allemands!
Que le Canada, les Etats-Unis et la Chine préfèrent, pour l’instant, exporter une part importante de leurs productions au détriment de leurs propres marchés, n’explique-t-il pas, pour une part, un certain dérèglement des flux commerciaux mondiaux du bois et le peu de cas fait aux attentes de chauffage économique offert à certaines populations du genre Lituanie/ Roumanie/ Ukraine et j’en passe !
Que se passera-t-il le jour ou ces pays pourront accéder à un chauffage digne d'habitations ET ressources convenables ?
Ceci ne peut donc justifier l’idée de gaspiller nos propres ressources forestières y compris lorsqu’il s’agit de promouvoir et dupliquer à gogo des méga centrales de cogénération, véritables appels à déforestation nationale et destruction de la protection d’une biodiversité pourtant fermement exigée par tous les documents de bonne gestion forestière !
Je peux témoigner : je viens de renouveler un plan obligatoire de gestion forestière (PSG) .
Le monde à l’envers ! Exigences complètement irresponsables…face à des lois sortant en accéléré, qui ne sont pas en concordance avec les lois du marché des bois ? Autre dossier bien Français!.
La défense exclusive d’une filière granulée ne peut, à mes yeux, se justifier alors qu’elle est logiquement intégrée à l’ensemble de ce que l’on appelle la filière BOIS ENERGIE. Les experts devraient en connaître les limites. Il semble que cela ne soit pas le cas !
Faire croire que la filière granulé doit atteindre sans fin des niveaux industriels avec une progression à deux chiffres est une utopie qui ne peut que nuire au bon développement des trois branches bois énergie en suscitant auprès des consommateurs des trois combustibles une crainte sur ses capacités à maîtriser leurs approvisionnements respectifs …tout en induisant un doute sur la maîtrise d’une ressource nationale renouvelable unique : LE BOIS..
J’espère recevoir des réactions de professionnels sur les sujets abordés ci-dessus et j’en remercie par avance les auteurs.
Cordialement
GRINDESEL le 26 03 2012 / 06 04 2012 suivi le 24 02 2015
PROVERBE CHINOIS A MEDITER
Celui qui sait qu'il sait, écoute le.
Celui qui sait qu'il ne sait pas , éduque-le.
Celui qui ne sait pasqu'il sait, éveille-le.
Celui qui ne sait pas qu'il ne sait pas , FUIS-LE![/b]