Bois énergie : la révolte industrielle (source www.Fordaq)
Octobre 20, 2010
A l'heure où le président de la région Midi-Pyrénées, Martin Malvy, inaugure à Montels, en Ariège, un pôle de promotion du bois notamment dédié au bois énergie,
Dans le même temps les fabricants européens de panneaux de process s'insurgent.
Regroupés au sein de l'European Panel Federation (industriels du panneau et du papier), ils ont décrété une journée d'action européenne, le 29 octobre 2010, pour alerter les pouvoirs publics quant aux déséquilibres engendrés par une politique favorisant le bois énergie.
Ma réaction de colère sur ce sujet : Bois énergie : la tête …ou le muscle ?
Tout au long de ma carrière professionnelle j’ai entendu les ‘métiers de la forêt’ : bûcherons- débardeurs- transporteurs- scieurs voir, plus mollement, propriétaires forestiers et leurs coopératives dénoncer la politique du pot de fer contre le pot de terre des industriels du panneau et du papier.
La santé de leurs petites entreprises et employés a toujours été suspendue à une sorte de perfusion financière de la part de ces trusts mondiaux du bois s’échangeant ou se revendant régulièrement leurs usines au gré de cours qu’ils se disaient, et se disent toujours, incapables de maîtriser sinon à leur avantage!
A votre avis, en plus des subventions au chantage des créations d’emplois et création de site industriel, ou prenaient-ils donc l’argent nécessaire à leur monopole?
J’ai vécu au cœur de ce débat et à différents postes, depuis l’âge de 14 ans jusqu’à ce jour (22-10-2010) sans avoir encore reçu ma convocation définitive. Cela ne presse pas. En attendant je m’exprime sur des sujets que j’ai à cœur pour les avoir vécu …au cœur !
Au bout de ce long parcours d’observation et d’écoute de l’un et de l’autre la réaction de l'European Panel Fédération me révolte et m’attriste.
Il y a de quoi désespérer de la qualité des hommes ! Ne s’agit-il pas la d’un exemple type et d’un blocage classique sur l’imbécile lutte des classes!
Les dirigeants de cette association corporatiste, certainement nommés par les actionnaires de ‘leur’ entreprise pour, évidemment, sortir des résultats positifs d’ outils industriels qu’ils ont à manager, avec espérons le, la fierté ‘de les avoir en charge, le cul assis dans un fauteuil de cuir’. Ceci n’est pas rédhibitoire… s’il reste encore un peu d’humanité au dessus.
Vont-ils continuer longtemps à se plaindre du développement concurrentiel de la branche BOIS ENERGIE, branche ancestrale, connue bien avant l’invention du papier et des panneaux ?!
Les bois de cette branche ne sont ils pas comparables à ceux et à celles qu’ils utilisent maintenant de manière quasi monopolistique?
Les soit disant différences entre les produits et leurs diverses utilisations n’ont-elles pas pour origines la loi des plus forts ayant imposés des cahiers des charges virtuellement différents et à leur avantage?
Le pot de fer ne cherche-t-il pas à rendre ces cahiers des charges affaire d’état, fort d’un lobbying sans comparaison avec celui, inexistant, du pot de terre ?
Attendons-nous à ce qu’ils demandent encore des subventions !
Les pots de fer en question ont toujours eu pour politique de régner par l’argent, donc en dosant savamment leurs libéralités.
Sans main d’œuvre payée à bas prix ne restera que les beaux discours à moins de réquisitionner les chômeurs et de les équiper de tronçonneuses dont ils ne sauront pas se servir quoiqu’en pensent les bonnes âmes, ou ceux qui croient que les métiers manuels sont des ‘métiers simples’.
Ainsi fleurissent les SCIC et coopératives sociales et solidaires...créateurs d'emplois subventionnés cache misère!
Diviser par l’argent est d’autant plus facile quand on connaît les moyens dont disposent les fameux pots de fer.
Des trains entiers de bois de qualité BOIS ENERGIE (bien qu’ils s’en défendent en assurant que ‘leurs produits sont plus nobles’) arrivent ainsi tous les jours dans les usines Françaises dites de trituration ou de papier, entre autres du massif central ou du Morvan.
Sous prétexte que les tonnages sont ‘sans commune mesure’ et qu’ainsi ’ils assurent la pérennité de multiples petites entreprises ‘qui ne survivraient pas sans eux’, contraintes de payer leurs salariés avec des salaires et conditions de travail datant parfois du temps de ZOLA pour cause de prix imposés et de renouvellement de matériels …ou autres bonnes raisons non négociables !
Les patrons de ces entreprises font deux fois 35 heures par semaines et ne dorment pas toujours bien ! Patrons comme ouvriers, l’un et l’autre n’ont ni le goût ni le temps ni la possibilité financière de faire grève… Bossez, ne râlez pas sinon vous êtes viré ou déclaré en faillite!
Je pense, sérieusement, que la balance forestière Française, régulièrement citée comme financièrement catastrophique depuis des dizaines d’années, l’est, pour beaucoup, par la faute d’un couvercle maintenu sur de telles pratiques.
Elle l’est aussi par la faute de groupes managés par des gens me semblant déconnectés de la réalité sociale, base, à mon sens, d’une saine économie .
En un mot ce type d’industrie, comme (la plupart de ) leurs managers, est d’un autre âge. Ceci est confirmé par le déplacement de ces industries vers les pays ‘à faibles coûts salariaux’, ou déforester et piller est encore toléré…
Ainsi s’est bloquée, en France, la saine évolution de toutes les filières des bois dites ‘secondaires’.
Cette déconnection de la réalité, défendant des intérêts personnels, se serait elle installée pour défendre les intérêts forestiers de quelques uns ou ceux de toute la filière ?
Inutile de se poser la question : il suffit de regarder les niveaux de vie des forestiers de terrain.
Se plaindre du retour naturel et concurrentiel de la filière BOIS ENERGIE est indécent![/b]
[b]Trop c’est trop, un vrai dialogue doit s’engager sur toutes les possibilités de mise en valeur du bois, sans exclusive, avec, enfin, plus de parler vrai… sans hypocrisie !
Comme il est admis que les sous produits représentent désormais plus ou moins 8% du chiffre d’affaire des scieries (0,5 % en 1960) quel professionnel peut nous faire croire que le bois énergie ne fait pas partie, à part entière, de la catégorie des sous produits de la forêt Française ?
La forêt Française a besoin de vendre ses produits secondaires à des prix rémunérant convenablement TOUTES les composantes de la filière.
Pour cela il ne faudrait pas que les pots de fer effectuent des transferts de valeurs anormaux entre toutes les composantes financières des différentes chaînes concernées…toujours au détriment des pots de terre !
Comment peut-on espérer un arbitrage ‘honnête’ des principaux intérêts financiers concernés lorsque l’on peut se douter que ces dits ‘intérêts financiers’ sont, trop souvent, fortement imbriqués ?
Combien de propriétaires forestiers (privés ou autres) sont actionnaires importants des usines ‘pot de fer’ et arbitrent ainsi leurs intérêts personnels au détriment d’autres intérêts qu’ils estiment moins importants ? Ont-ils raison ? Ont-ils tords ?
Un grave exemple des effets induits : Ont-ils raison de ne pas s’inquiéter du désintérêt actuel des jeunes aux métiers de la forêt ? En connaissent-ils les causes ? S’en sont ils même intéressés ?
LA FORET MANQUE CRUELLEMENT DE BRAS: Pourquoi ?
La question est aussi valable pour les dirigeants des usines ‘pot de fer’ ! Ont-ils conscience des réalités humaines de base lorsqu’ils se plaignent ‘d’une concurrence déloyale du BOIS ENERGIE ?
Sont ils conscients des réalités économiques de cette filière ? Au pire, s’ils en avaient réellement conscience …ils devraient souhaiter que cela dure ! Ce serait de basse politique !
Moi aussi je deviens corporatiste!
Ne sommes nous plus dans un pays de libre concurrence et dans une république ?
Messieurs les dirigeants d’entreprises fonctionnarisées et à capitaux mondialisées vous avez besoins des entreprises dites individuelles. Ne les étranglez pas sinon vous couperez la branche sur laquelle vous êtes assis.
Que ce soit une branche pour le papier, le panneau ou le bois énergie… le résultat risque d’être, en final, identique.
Il est vrai que vous aurez toujours la possibilité de délocaliser vos entreprises et de vivre, ensuite, dans des pays ou seul le tourisme survivra.
Le BOIS ENERGIE sera alors une énergie enfin reconnue ‘à part entière’.
Pot de fer et pot de terre sont obligés de s’entendre et de se respecter s’ils ne veulent pas se casser ensemble, au propre comme au figuré !
GRINDESEL Confirme ces propos le 23 02 2015