Janvier 2010 : Razzia sur la bûche sèche...EN ALSACE! Mévente fin 2011 pour cause de temps trop clément ? Février 2012 OUF ! Vive le froid !
Rappel de la situation en Janvier 2010 :
Avec le prix record du fioul, le chauffage au bois revient à la mode. Chez les fournisseurs, la pénurie (de bois SEC) menace dès mi janvier.
Des 3000 stères entreposés depuis cet été, il ne reste presque plus rien. A Schirrhein, devant ses piles de bûches, Christian Bruder se frotte les mains : « Cette année, on a entre 30 et 40% de nouveaux clients. Du coup, j’ai dû embaucher un nouvel employé en septembre. » Aujourd’hui, le négociant en bois réalise entre trois et sept livraisons par jour.
Même son de cloche à Truchtersheim, chez Gérard Vogel : « Depuis septembre, la demande a presque triplé par rapport à l’an dernier. Pour le bois sec, on sera en rupture de stock en janvier. » Pourtant, il avait pris les devants en stockant plus de bois depuis juillet. Mais rien n’y a fait : cette année, le bois bûche est devenu une denrée rare.
Parmi la trentaine de revendeurs officiels de la région, beaucoup craignent de ne pas pouvoir faire face à la demande. Conséquence : les délais de livraison s’allongent. « Il faut compter environ six semaines d’attente, et heureusement que l’hiver n’a pas commencé trop tôt, sinon la situation serait encore plus difficile », souligne Christian Bruder. Pour Etienne Volkringer, à Wangenbourg, près de la frontière mosellane, c’est déjà la rupture de stock. Une situation paradoxale pour la troisième région la plus boisée de France, avec 312 000 hectares de forêt, soit près de 40% de sa superficie.
Mais pour les professionnels, cette hausse de la demande n’était guère prévisible. « Les entreprises du commerce de bois sont très petites et ne pouvaient pas se permettre d’acheter en grande quantité, explique Paul Weber, responsable du bois bûche à Fibois, le syndicat interprofessionnel de la filière. Elles se sont basées sur les chiffres de 2004. Même nous, on ne sait pas si cela va durer. »
Séchage Obligatoire
Autre handicap pour les fournisseurs : le bois doit sécher au moins un an avant d’être vendu pour le chauffage. Car entre un bois sec prêt à l’emploi et un bois fraîchement coupé, la chaleur produite est deux fois moindre. Les fournisseurs doivent donc trouver les moyens d’augmenter leur capacité de stockage et d’améliorer le séchage de leur bois. Gérard Vogel a ainsi agrandi ses bâtiments pour pouvoir entreposer les grumes avant leur débitage et s'est équipé d'un SECHOIR mixte BIOMASSE/SOLAIRE lui permettant de SECHER 9000 stères/an livré et installé par GF SERVICES
. De son côté, Christian Bruder stocke pour l’instant son bois à l’extérieur, sur plus de 7000 m2. « Je ne me plains pas, car mon terrain est bien exposé au vent et le bois sèche plutôt bien. Mais je compte construire un hangar de 2000 m2 d’ici deux ans. »
Une étude régionale a été conduite par le Centre technique du bois et de l’ameublement (CTBA) pour mettre au point de 'nouvelles méthodes de séchage'!. ****: Voir PS en fin de message.
Fibois a déjà équipé en humidimètres une douzaine de négociants, afin qu’ils contrôlent mieux la qualité de leur bois.
L’enjeu est de fournir une bûche de qualité, reconnue par la norme française (NF) Bois de chauffage. Une marque déposée il y a seulement quatre mois, qui garantit un faible degré d’humidité – 20% maximum – et un fort pouvoir calorifique des essences utilisées (variétés de bois durs : hêtre, chêne, charme, orme, frêne). « Cette norme est un atout commercial pour le négociant mais aussi un moyen de rassurer des clients qui n’y connaissent pas grand chose », assure Sacha Jung, directeur de Fibois. Pour l’instant, seul Gérard Vogel a obtenu ce label en Alsace, mais de nombreux négociants sont intéressés.
Economique et écologique
Comment expliquer ce boom de la demande ? L’augmentation constante du prix du gaz et du fioul (61% de hausse pour ce dernier depuis le début de l’année) a évidemment beaucoup joué, poussant de nombreux particuliers à se tourner vers d’autres énergies. Le poêle à bois, mode de chauffage traditionnel en Alsace , semble conquérir un nouveau public. « Aujourd’hui, nous avons beaucoup de nouveaux clients, plutôt jeunes, qui habitent à la campagne », se réjouit François Freyder, fournisseur de bois bûche à Valff.
Didier Barthel est l’un de ces nouveaux convertis. Installé à Mommenheim, il vient d’acheter six stères. « Avant, je me chauffais uniquement au gaz dit-il, mais cette année, comme le prix n’arrête pas d’augmenter, j’ai opté pour le bois et j’utilise le gaz en complément. J’ai récupéré un vieux poêle que j’ai installé dans le séjour. C’est un type de chauffage très agréable, convivial.»
Chez Fibois, Sacha Jung constate aussi ce regain d’intérêt : « Le bois bûche est là depuis toujours, mais personne ne le voyait. Aujourd’hui, les gens s’y intéressent à nouveau. En plus, c’est un combustible qui jouit d’une très bonne image. » Le bois, énergie renouvelable, apparaît comme une solution à la fois économique et écologique.
Problème : les nouveaux clients ont passé leurs commandes au dernier moment, sans anticiper ce début de pénurie. « Avant, les particuliers stockaient eux-mêmes leur bois et le faisaient sécher, explique François Freyder. Aujourd’hui, beaucoup de clients habitent en zone péri-urbaine et veulent du bois sec à brûler dès le lendemain, car ils n’ont pas de capacité de stockage. Il y a un vrai travail d’éducation à faire, poursuit-il. Je demande à mes clients d’éviter de prendre leur bois au dernier moment. Il vaut mieux le stocker avant, cela permet de pallier le manque lorsque la demande explose, comme cette année. »
De plus, les particuliers adeptes du bois depuis longtemps n’hésitent plus à acheter en très grande quantité, de peur de manquer de combustible et de devoir débourser plus. « Avant, les clients achetaient cinq stères à la fois. Maitenant, ils en prennent dix ou quinze », constate Gérard Vogel.
Face à cette tension sur le marché, les prix grimpent. Le tarif du stère a gagné de cinq à dix euros, pour atteindre parfois les 65 euros. Soit une augmentation de près de 30% en un an mais une qualité en hausse constante. Une hausse qui n’empêche pas le bois de rester compétitif face au fioul ou au gaz. « Sa provenance locale garantit des prix serrés, et génère en plus de l’emploi », avance Paul Weber, de Fibois.
Certains acheteurs se rabattent sur le bois demi-sec. Un bois qui brûle mal, augmente les risques de feu de cheminée et dégage des gaz toxiques. Une solution d’urgence qui a l’inconvénient d’entamer les stocks de l’année prochaine.
PS : Heureusement que Gérard VOGEL n'a pas attendu le résultat de cette nouvelle étude (!) pour décider de s'équiper d'un séchoir solaire déjà étudié 5 ans plus tôt ... par le même organisme et comportant d'énormes contradictions duent , semble-t-il, à une étude scandaleusement baclée basée sur la seule visite du stand du constructeur à la foire de Hanovre ... Le chargé d'étude avait oublié de convenir que le bois bûches accepte de fendre ...EN SECHANT!
Cela améliore sa qualité et réduit le temps de séchage donc son coût au stère.
GRINDESEL le 12/12/2011