LE BOIS ENERGIE EN BUCHES - Deux Petits rappels :
La TVA pour le bois bûche n'est que de 5,6 % . Sans facture le consommateur n'a aucun recours contre son fournisseur (légal ou illégal) . Le jeu en vaut-il la chandelle ?
Pour le bois bûches l’importation n’est heureusement pas envisageable compte tenu des coûts de transport, sauf pour certains frontaliers.
Pour ceux qui veulent encore produire en France il est néanmoins urgent de produire à moindre coût et un produit irréprochable. Sinon la concurrence des granulés et des plaquettes forestières citées ci-dessus leur prendra des marchés.
Ceux de la simplicité d'utilisation et du confort. Le Bois Bûches est par contre le bois de chauffage 'plaisir' (s'il est sec et de qualité). Il offre aussi le prix le plus bas 'à la calorie', toujours s'il est sec et de qualité.
En ce qui concerne la filière BOIS BUCHES je pose la question suivante :
Qu’en est il de la situation actuelle (au 31/08/08) des ‘producteurs de bois bûches’, en France, filière d’origine du BOIS ENERGIE ?
Combien sont ils patentés ? En 2008 nous en avions répertorié environ 3000 . Le nombre de vendeurs est certainement de plusieurs dizaines de milliers !
Je pense qu’il est utile de situer le contexte en citant un autre blog présentant ce qui résume l’avis général des professionnels… Je le cite après l’avoir complété:
- ‘Même si la consommation de bois énergie augmente fortement en France, les revendeurs de bois ne sont pas à la fête.
- Le travail est dur
- Le bois leur coûte de plus en plus cher
- Ils ne peuvent pas augmenter leurs tarifs a cause du travail au noir, bête noir de la profession !
- Ils sont concurrencés par les tricheurs ‘au noir’ qui leurs piquent le gros du marché et qui donnent une image négative de la filière en vendant trop souvent du bois de qualité médiocre.
- Alors que font ils pour se défendre ?
- Très peu se réunissent ‘pour faire valoir leur droit’ ( ?) et affirmer qu’ils veulent s'engager dans la qualité, seul moyen de séduire le consommateur final de bois de chauffage.
- C'est pour cela que fleurissent depuis quelques années les chartes de qualité dans tous les coins de France ‘.
L’essentiel est ainsi dit !
Je complète en vous faisant part de ma propre expérience de cette filière :
- ‘le travail est dur’ …: Mal payé (dans tous les sens du terme) c’est vrai !
La plupart des producteurs travaillent au coût HORAIRE d’un SMIGARD. Car mal équipé ? C’est malheureusement plus que fréquent. Rares sont les producteurs qui inspirent confiance aux consommateurs par la qualité souvent hors d’époque de leurs installations!
- ‘le bois leur coûte de plus en plus cher’… :
C’est la loi de l’offre et de la demande. Le prix du bois fait le yoyo comme toutes les matières premières. C’est parait il la faute aux Chinois qui font monter les cours des matières premières. Celui qui n’a pas intégré cela ne doit pas trop s’intéresser à l’économie.
De toute façon, si le fuel augmente de 4%, le bois n’augmente lui, pour le client, que de 1 % …C’est le cas en 2008 et ce sera de même, au minimum ensuite.
Les hausses éventuelles resteront favorables au bois par rapport aux autres énergies, quoiqu’on en dise.
10% de hausse sur 1000 NE FAIT PAS LA MEME SOMME QUE 10% SUR 500 ! Il faut comparer le prix de la CALORIE.
Une CALORIE émise par la combustion GRANULE coûte, par exemple 2 fois plus cher que la même calorie BUCHE ou PLAQUETTE ... Le coût des GRANULES devrait donc irrémédiablement s"éloigner d'eux ? Arithmétiquement probable !
Ouvrez vos fenêtres :
Le pétrole vert est là devant vous ! Vous pouvez même en choisir le parfum…Un luxe qui mériterait d’être payé plus cher ! Et bien non il est 3 à 6 fois MOINS CHER !
Comment le professionnel d’une profession qui ne dispose d’aucun moyen de lobbying, ni d’aucune structure reconnue peut il appliquer une base de prix équitable et démontrer le bon sens de ses décisions sans pour autant s’enrichir inconsidérément?
- ‘et ils ne peuvent pas augmenter leurs tarifs a cause du travail au noir’… :
Est-ce réellement une excuse justifiant de baisser les bras ? …N’est ce pas tomber dans le confort – je dirai plutôt l’inconfort - d’une non réponse à cette bonne question et prendre ainsi prétexte, comme tout le monde, pour justifier de faire soit même une partie de ses ventes au noir et perpétuer ainsi un système que l’on dénonce?
N’est ce pas avouer une formation commerciale insuffisante et un positionnement professionnel global trop souvent très proche de l’incompétence ? Sur ce point, au moins, 90 % des professionnels patentés sont encore dans la préhistoire !
Les scieurs, les débardeurs, les abatteurs sont, à mon avis, beaucoup plus en avance techniquement que les producteurs de bois de chauffage ce qui ne veut pas dire pour autant que les tricheurs ne sévissent plus la aussi dans ces filières !
Ne faudrait il pas que les producteur de bois de chauffage bûches commencent par balayer devant leurs portes ?
- ‘Tricheurs qui leurs piquent le gros du marché et qui donnent une image négative de la filière en vendant trop souvent du bois vert…’ :
Ceci est grave mais pas très sérieux à la fois! De quel travail au noir parlons nous depuis des dizaines d’années sans réagir sinon mollement ou chercher à monter un réel dossier ?
Il serait intéressant – pour la profession si elle souhaite représenter quelque chose de sérieux un jour – de définir et de détailler les multiples strates des ‘bagnards’ de cette catégorie.
Car ce sont souvent des ‘bagnards, petites têtes et gros bras qui pratiquent ‘le noir’. Quel est le système – ou LES SYSTEMES - qui fait – ou font - que ces tricheurs perdurent ? Institutionnels ou occasionnels.
Ils sont la plupart du temps archi connus : que fait on pour les dénoncer ? Ont-ils un jour réalisés les risques encourus ? Qui a mission de les leur faire connaître ces risques…et admettre!
Ce sont généralement de braves gens, tentant d’arrondir leurs fins de mois. C’est ainsi qu’ils sont perçus à part l’habitué du système. Par quel ‘jeu’ en sommes nous arrivés là ?
Quelles sont les institutions complices autorisant ce travail au noir? Cela est plus grave et plus massif !
Qui est d’accord pour attaquer les avantages acquis depuis des siècles et faisant le lit du travail et de la vente au noir?
Quel est l’image dont bénéficie le bois bûches depuis la nuit des temps? Les propriétaires forestiers seraient-ils d’accord pour participer à une table ronde nationale sur ce sujet ?
Les journaux professionnels seraient ils d’accord pour relayer les débats auprès du grand public en alertant les médias en général? Qui sera le Ralph Nader Français du BOIS ENERGIE ?
Le BOIS coûte pas cher ‘car on se le fait soit même’!
Qu’a fait la profession – et d’ailleurs toutes les professions travaillant le bois – pour justifier un prix rémunérateur de ce noble matériau ?
Les professions du bois sont parmi celles qui rémunèrent le moins bien leur personnel au point d’avoir d’énormes difficultés ‘pour en trouver’. Les écoles professionnelles se sont vidées! Les profs sont désespérés ! Les meilleurs de leurs rares élèves sont partis ou partent en général dans les négoces…
Qu’est ce qu’un prix rémunérateur ? Le revenu que l’on attend d’un métier pratiqué avec des méthodes archaïques ?! Ceux qui investissent devraient alors remplir des comptes en Suisse ?! Cela ne semble pas être le cas.
Il ne faut pas s’étonner que les pouvoirs publics et certaines bonnes âmes réclament de mettre les chômeurs ‘dans le nettoyage et l’exploitation des bois’ ! Ces métiers ‘sont tellement primaires et simples à pratiquer‘…
L’image des métiers du bois, en général, n’est pas bonne. C’était déjà le cas en 1955, j’en témoigne, j'y étais!
Le BOIS m’a permis de vivre décemment en faisant beaucoup d’heures et j’ai réinvesti un merveilleux outil de travail : mes économies et mes capacités commerciales qu'à la base j'ignorais pouvoir développer!
- ’Très peu de producteurs se réunissent pour faire valoir leurs droits (on ne parle plus des devoirs) et affirmer qu’ils veulent s'engager dans la qualité, seul moyen de séduire le consommateur final de bois de chauffage…’ :
- En ont-ils vraiment la volonté …et les moyens ?
- C’est quoi ‘en avoir les moyens’ : financiers – techniques – professionnels ?
- L’un ou l’autre ou les trois à la fois ?
Il est maintenant possible de créer sa boite avec 1 euro…Le législateur a oublié de signaler qu’il allait falloir compenser par une bonne dose d’huile de coude !
Faudra-t-il que ce soit un industriel d’une autre filière bois – ou un mécène écologique- qui fasse bouger les lignes et se fasse incendier sous le prétexte facile de vouloir ‘ bouffer tout le marché’ ? En 2008 on sent que cela titille certains ...
Certains ‘marchands’ ont essayé en utilisant une autre voie : celle de l’exploitation ‘à façon’ des gros bras et des supposées petites têtes en optant pour la position de distributeur … étant entendu que si marge il y a , elle leur est évidemment réservée. Le reste permet tout juste de faire bouffer 'les travailleurs d'un autre temps'! Qui imagine que cela existe encore ? Cela existe ...
Si MARGER n’est plus possible en France on menace les producteurs cités ci dessus de les casser en important des bois de l’Est…
La télé Française en a fait la pub et a encensé l’opportunisme de cette nouvelle catégorie de bons et astucieux entrepreneurs dans une filière ‘ou notre pays dispose pourtant de 25 % de territoire forestier, l’un des plus important d’Europe’ !
Cocorico…
Je pense qu’une autre voie est possible : celle de la modernisation des entreprises Françaises et un abaissement draconien des coûts de production par une certaine massification... et la reconnaissance que pour réussir un développement, quelque soit le métier, il faut être un pro complet de la filière et être capable d’en accepter les risques. (2008 ...en 2011 un industriel a décidé de 'massifier' la production de bûches : aurait-il lu GRINDESEL ? )
- ‘C'est pour cela que fleurissent depuis quelques années les chartes de qualité dans tous les coins de France.’
Un exemple : combien - EN 2008 -, même parmi ceux (une dizaine sur plus de 2000 ?) qui ont souscrit au label ( ?) CTB BOIS BUCHES sont- ils capables de livrer le produit irréprochable préconisé ?!
Qui osera répondre ? Le CTB sait très bien que les marges actuellement dégagées par les unités de bois de chauffage sont trop faibles pour permettre aux producteurs, la juste rétribution de leur contrôle en fait incontrôlable?
Fallait il être naïf pour croire le contraire ? A moins que ce soit la nouvelle mode pour tenter de financer des audits ou études inutiles histoire d’occuper du personnel en surnombre sinon des bénévoles passionnés ?
Les rares licenciés de ce label qui n’a pas pu ou su enclencher le bon débat font encore tous confiance ‘au séchage à l’air’ comme au bon vieux temps y compris les deux seules entreprises qui prétendent sur la plaquette Internet de présentation du fameux label ‘vendre et livrer sur toute la France’ sous entendant ainsi disposer d’une entreprise performante! Internet est l’art de la parole…
Les plus sérieux ont-ils étudié les conditions de faisabilité financière des investissements nécessaires pour garantir une siccité correspondant aux attentes légitimes des engagements pris lorsqu’ils se sont engagés avec ces labels qualités ?
Les très rares entreprises annonçant être équipées de séchoirs artificiels (certainement pas plus de 5 à 10 et pour certaines passablement obsolètes) sont toutes observées par leurs confrères d’un air narquois.
Beaucoup prédisent leur déconfiture. Quand vous tentez de connaître leurs arguments pour justifier cette attitude je vous assure qu’ils sont loin d’être rationnels !
Je veux bien admettre que certains bénéficient d’une situation d’achat particulière et de méthode d’exploitation encore performantes à base de gros bras et de petites têtes.
Pour combien d’années et avec quels dégâts d’image auprès de leur clientèle et, surtout, de la filière en général ?
- ‘C'est pour cela que fleurissent depuis quelques années les chartes de qualité dans tous les coins de France…’ :
Voir mon avis ci-dessus. J’y rajouterai ce qui suit au risque de me faire quelques ennemis de plus :
Bonne solution pour continuer de bricoler (je n’exagère que très peu pour la majorité) en se donnant l’occasion de picorer quelques subventions finançant quelques gueuletons ou réunions permettant de se donner un peu d’importance.
En dix ans ou presque, ces réunions ont abouti à quels résultats?
- Entrepreneurs généralement sincères et engagés ils ont tous remis leur tablier!
Pourquoi ?
- J’ai constaté, personnellement, tout au long de ma carrière professionnelle une lacune capitale dans la majorité des entreprises travaillant dans la première transformation du bois :
- L’absence quasi-totale de vision et de pratique commerciale. Le nez dans le guidon ils attendent que leurs clients se manifestent et ne savent pas vendre leurs produits !
- Le vendre en terme de connaissance de leurs prix de revient et de défense d’un prix de vente adapté.
- Le vendre en en valorisant l’image sur des faits et chiffres contrôlables.
- Combien de producteurs de bois bûches utilisent régulièrement un hygromètre de contrôle de siccité lors de leurs livraisons et en expose les avantages à leurs clients ?
SAVOIR VENDRE ! ...est nécessire même pour vendre des BUCHES!
GRINDESEL message écrit en 2008 - Validé le 25 02 2015