Réponse à Olivier
‘Je possède ‘mon bois’ je voudrai me chauffer avec: sous entendu ‘je pense ainsi réaliser une réelle économie’.
Une autre pensée, plus subtile : j’aurai le plaisir de consommer ‘mon bois’ et de ‘participer à protéger la planète en consommant mon énergie renouvelable’.
Mon point de vue
Sauf à transformer votre parcelle boisée en lotissement ou autre, votre bois restera en effet ‘renouvelable’ et s’embellira tout en se revalorisant.
Apprendre à cultiver et aimer les bois commence par exploiter les brins de qualité dits bois de chauffage. Il faut donc élaguer, aérer et supprimer les brins correspondants. Donner de l’air aux beaux… Le technicien CRPF régional vous conseillera gracieusement à ce sujet.
L’entretien des 10 ha familiaux pourra vous procurer le plaisir d’une saine activité et la mise en valeur de votre propriété. Je peux personnellement en témoigner.
Pour l’énergie que vous consacrerez à ce travail elle ne restera, malheureusement, pas renouvelable la nuit des temps…Je peux, aussi, en témoigner car j’en suis arrivé à faire faire plutôt que faire et cela viens très vite! Il faudra déléguer comme votre père doit probablement souhaiter le faire ?
Fort de ce préambule que nous suggère le bons sens ?
1/ Votre souci prioritaire doit être avant tout de disposer en final d’un bon combustible.
2/ Accepter des contraintes relatives, ceci sous entendant une certaine organisation et un minimum d’équipements . Exemples :
- Acheter ou disposer d’une tronçonneuse…et savoir s’en servir et l’entretenir ! Un bon bûcheron professionnel fait 8 à 10 stères jour en abatage / stérage. Comptez en 5/6 et vous risquez d’avoir mal aux reins après 8 h.
- Etre conscient que même les professionnels se blessent parfois en ‘bûcheronnant’ ? Parfois très gravement !.
- Que cet outil à un coût d’autant plus élevé …qu’on ne sait pas toujours bien l’entretenir !
- Qu’il est préférable de savoir (bien) affuter les chaînes…sinon c’est la galère et le jerrican se vide vite!
- Acheter ou disposer d’un tracteur, l’idéal avec un godet, d’une remorque, l’idéal avec grue, pour éviter de traîner les bois brut jusqu’à la déchiqueteuse qui n’aime pas les cailloux comme d’ailleurs la chaudière…et savoir s’en servir avec le même type d’observations que ci-dessus (entre autre affutage et réglage des couteaux).
- Accepter le risque de faire un combustible de moins bonne qualité que ‘celui pouvant librement s’acheter’ ou se ‘troquer’…
- A la limite peu importe si votre combustible est ‘de moins bonne qualité’ : c’est le votre ! Posséder votre ‘puit de pétrole personnel’ près de chez vous vous donnera l’impression d’être un nantis !
3/ Faire soit même son combustible est (relativement) rentable et (surtout) gratifiant à titre personnel. Encore faut-il en assurer un séchage convenable …donc disposer de locaux adéquats par exemple, ce qui n’est pas toujours évident, une dalle béton couverte et bien ventilée elle-même facilement accessible.
Abattu à plus de 60% d’humidité le combustible devra impérativement se consommer à moins de 30 le mieux étant plus proche de 20% car: moins de consommation c’est moins de travail, meilleure combustion c’est plus de confort, moins de cendres…absence de goudrons c’est tout à la fois et ça s’appelle satisfaction.
Mes réponses
1/C’est quoi ‘un bon combustible’ (BOIS) plaquettes produit par soit même?
C’est là ou le débat se corse et devient subtile. C’est un peu comme vouloir comparer une piquette avec un bon cru Ardéchois comme le Viognier ?!
Pour moi, ce qu’on appelle la plaquette ou copeaux de bois est l’un des combustible bois, par obligation technique, de différentes granulométries, car élaboré avec une déchiqueteuse X , avec des couteaux plus ou moins bien affutés, une puissance X souvent insuffisante, à partir de bois souvent de différentes essences sans parler de son humidité ou siccité.
Différentes essences n’est pas une erreur en soit mais peut inciter à prendre des précautions particulières de type séchage et mode de consommation ou risques, relatifs, mais qu’il faut accepter sans recours possible contre le fournisseur: je pense, par exemple, au châtaignier très présent chez vous qui engendre souvent un taux de silice élevé donc un rendement plus faible…donc plus de consommation. Peu importe le bois ne vous coûte rien !
L’objectif est ensuite que ce combustible puisse quand même être introduit en automatique et sans incidents, dans une chaudière disposant d’une conception variable …suivant les marques.
Ce combustible reconnu comme étant le plus économique de la catégorie BOIS, avant même les bûches sans parler de la différence de confort d’utilisation , comportera une certaine proportion de (bons) copeaux, de mauvais copeaux (ou pas) : exemple ‘les queues’ avec risque de blocage de l’alimentation automatique de la chaudière, de fines : poussières plus ou moins grossières qui augmenteront ce qu’on appelle les imbrûlés suivant la qualité de la chaudière (vous voyez ou je veux en venir ?) , d’écorces, proportion qui sera plus élevée dans le travail des bois de petits diamètres…apportant elles aussi de la silice.
Rassurez-vous : tout brûle ! Ce type de chaudière consommera même des sarments de vigne, sciure ou granulés…l’inverse n’étant pas possible.
Six ans de pratique sur plusieurs centaines de chaudières LINDNER SOMMERAUER nous rassurent à ce sujet. Nous même en utilisons deux dans la famille depuis 6 ans et plusieurs sont en service en Ardèche.
Il n’en reste, lorsque l’on vend une chaudière, que l’essentiel de nos inquiétudes – et débats avec certains clients voulant à tout prix ‘faire des tests personnel de faisabilité avec des bois que j’appelle de récupération’ - ont pour source le souhait de l’auto-production- consommation…en pensant que ‘faire son bois’ ou ‘l’acheter au rabais’ sans s’inquiéter de sa qualité c’est un peu comme de croire qu’on puisse abonder sa citerne de fuel et bien se chauffer, sans incidents techniques, en la gonflant de 20% d’eau !
Même la meilleure des chaudières à fuel craindrait ce traitement ? Je suppose car je n’ai jamais essayé…
2/ On peut, évidemment, faire des plaquettes soit même. Pour chauffer 160 m2, c’est, à mon sens, un peu du luxe pour ce type de chaudière que je conseille plutôt à partir de 180/200 m2 ou l’équivalent de plus de 3000 litres de fuel/an production d’eau chaude comprise. Chauffer une piscine c’est encore mieux…sinon possible à bas prix.
Une super bonne chaudière à bûches – éventuellement mixte fuel/ gaz ou huile naturelle - avec un gros ballon d’eau chaude (2000 litres) pourrait faire votre bonheur : nous avons équipé un Ardéchois et un scieur du 43 via des partenaires chauffagistes locaux compétents!
A tout hasard regardez nos chaudières à bûches LIGNO Autriche : le top du top !
Partons du principe que vous consommerez, en gros, 40/45 map de plaquettes/an soit, toujours en gros, 25 stères de bûches il vous faudra, désolé mais toujours ‘en gros’ :
- Entre 6 et 7 jours dans chaque cas pour produire et amener à pied de cheminée votre propre combustible…Que ce soit de la bûche ou de la plaquette. En effet :
- Comme indiqué plus haut vous ne produirez guère plus de 6 stères / jour en bûches et vous attendrez 2 ans de séchage à l’air.
- Pour la plaquette il faudra toujours abattre, couper / trier porter et livrer près de la zone de stockage séchage le bois brut destiné à être transformé en ‘plaquettes’. Temps
probable = 4/5 jours ?
Une déchiqueteuse de capacité maxi 200 mm va produire environ 6 map à l’heure… à deux personnes , soit environ 13 heures et vous n’attendrez que 4 à 5 mois de séchage à l’air mais il faudra ensuite transférer les dites plaquettes dans le silo définitif : 3 à 4 heures ?
MORALITE : Résultat quasi identique.
3/ C’est un choix personnel qui ne peut être imposé. Au début, une contrainte est souvent acceptée en y voyant divers avantages. A la longue c’est comme si vous alliez chercher votre fuel à Aubenas avec une tonne à lisier…ou fabriquer votre électricité en pédalant avec une gégène !
Ma conclusion personnelle ?
En vous chauffant au(x) bois bûches ou plaquettes vous avez la chance de pouvoir :
- Pratiquer des sports variés et rémunérateurs faisant travailler tous les muscles…plutôt que de payer un abonnement à une salle de sport ou autre(s).
- Doser vous-même vos niveaux d’entraînement ;
- Doser de même vos économies…en fonction de vos engagements physiques.
- Apprendre différents métiers…
- Réduire votre production de CO² donc espérer passer à la télé comme exemple chaque jour sur TF1.
- Contribuer au bien être de la planète (c’est ce qu’ils disent toujours sur TF1 et tous les autres médias car le bois est à la mode…On l’avait oublié !)
- Valoriser votre parcelle forestière et cela est certain. C’est la meilleure façon de valoriser un bois !
- Consommer des bonheurs simples en y allant plus souvent (au bois !).
- Embaumer l’atmosphère de la senteur de vos essences d’arbres et, super luxe, peut être pouvoir en choisir vous-même le parfum en sélectionnant les essences préférées. Faites le test !
- Ne plus enrichir des pays qui, auparavant, ‘étaient sur le sable’ et vivent maintenant ‘sur un tas d’or’ (sans avoir bossé !) avant qu’ils ne viennent récolter ce qu’ils n’ont pas : les puits de pétrole que nos ailleux avaient planté devant nos fenêtres : les arbres qu’ils admirent au même titre que nos vaches animal exotique parmi d’autres de nos régions civilisées !
Finalement : Si vous en avez marre un jour, vous aurez toujours le temps de passer un coût de fil à un fournisseur et de lui faire livrer un combustible que vous aurez, entre temps, appris à connaître, à apprécier et à en chiffrer le coût lorsqu’il vous en coutera trop de le produire vous-même.
Alors viendra le temps du super luxe, du repos après les RTT : vendre vos bois sur pieds, les pieds dans vos bottes de propriétaire …et acheter des plaquettes ou des bûches toutes sèches, impeccables !
Cerise sur le gâteau : vous restera la possibilité de râler et de contester la facture plutôt que de vous plaindre d’avoir mal aux reins Y’a un temps pour tout !
Je vous souhaite, pour cela, une bonne santé et une bonne année 2011 et suivantes et peut être à bientôt ?
GRINDESEL
Ps ‘autre questions, vos installation a alimentation automatique sont elles amortissables compte tenu du surcout par rapport a un autre type de chauffage ? + achat d'un broyeur...’
Réponse : Evidemment! Quel bien personnel, une fois payé, n’est-il pas ‘rentable’ ? C’est un peu le principe de la sécurité sociale pour la retraite ou celui de construire sa maison.