LA PLAQUETTE FORESTIERE
Elle est, avec les bûches, les granulés de bois (ou pellets) , les déchets connexes de scieries dont les sciures, les copeaux de menuiseries, les sarments de vigne, l'une des principale source d'approvisionnement des chaudières au bois énergie.
La plaquette forestière est le résultat du broyage de bois par des engins mécanisés. Ses caractéristiques sont liées à la fois aux produits que l’on déchiquette et à la machine utilisée.
A la différence des plaquettes dites papetières les plaquettes dites forestières doivent avoir une teneur en eau ne dépassant pas 35% sur brut. Plus ce taux sera bas plus leur pouvoir calorifique sera élevé comme moins fréquente sera l’obligation de ramoner la chaudière… Prévoir deux ramonages au lieu d’un seul par saison avec un combustible à 20%....et beaucoup moins de cendre !
La plaquette forestière se présente sous la forme de petits morceaux de bois ressemblant à de gros copeaux d'environ 2×2×3 ou 5 cm (norme G3 ou G5). Une chaudière admettant des plaquettes de norme G50 fonctionnera mieux qu’une G30 au niveau de la vis d’alimentation…Ceci est le cas des LINDNER SOMMERAUER. Elle fonctionnera aussi bien avec de la sciure …si le foyer est de type volcan (idem).
Sa teneur en eau (contraire de siccité état de ce qui est sec) doit – et peut- varier de 13 à 35 % maxi pour la plaquette destinée aux chaudières pour particuliers (puissances de 15 à 150/ 200 kW) , et jusqu’à 55/60 % pour les grosses chaudières professionnelles.
La particularité des plaquettes forestières est qu’elles peuvent être produites à partir de toutes essences de bois mélangées ou non. Ce combustible peut donc avoir des caractéristiques très hétérogènes et en inquiéter quelques uns.
Qu’ils se rassurent : il brûle parfaitement bien même après avoir mélangé des essences de diverses provenances, dans une chaudière moderne actuelle automatique à plaquettes. C’est ce qui fait son charme et le rend particulièrement éco… logique et économique ! Il est même possible de choisir le parfum préféré du combustible si l’on n’utilise qu’une seule essence !
LES REMANENTS
Pour les rémanents (chutes d’élagage) de diamètres inférieurs à 60/80 mm, obtenus lors d'une exploitation forestière ou autres travaux forestiers, ce type de valorisation est toujours possible. Il est discutable à plusieurs niveaux s’il s’agit d’en faire du bois énergie.
1/ Les laisser pourrir sur place plutôt que les transformer en plaquettes est bon pour les sols forestiers et nourri la biodiversité.
2/ La faible productivité des déchiqueteuses dans ce type de produits, quelque soit le type de machine utilisée, rend leur rentabilité plus qu’aléatoire !
3/ De même la qualité des plaquettes obtenues n’est pas excellente du fait d’un pourcentage d’écorce important et un plus grand risque de ‘queues’.
4 / Cette présence excessive d’écorce, lors du séchage naturel, engendre souvent une proportion de fines importante par décomposition et risque de compostage… et rend le dit séchage naturel plus difficile d’autant plus que le travail de ces faibles diamètres impose d’adopter une faible granulométrie des plaquettes et réduit la ventilation à l’intérieur du tas…
5/ Le taux de silice plus élevé des écorces combiné avec une proportion importante de jeune bois abaisse la densité moyenne du combustible obtenu…A pouvoir calorifique égal le volume peut augmenter de plus ou moins 40% voir 60% dans des bois jeunes ou malades (cas de bois résineux bostrychés).
PARLONS CHIFFRES ET SPECIFICITES DES PLAQUETTES
À cause du foisonnement, 1 m³ de bois déchiqueté peut varier de 2,8 à 3 mètres cube apparents de plaquette (MAP).
À cause de la densité variable des essences de bois, donc du map, 1 tonne de bois plein peut être représentée par 3 à 5 map (mètres cube apparents de plaquette) pour une valeur calorifique identique ! Le coût réel du map peut donc s’en ressentir !
Influence de la DENSITE des bois sur leur ratio volume/valeur calorifique
Une tonne de plaquettes forestière provenant d’essences feuillus (ex : chêne – hêtre – charme) pourra n’occuper que les trois cinquième de la même tonne de plaquettes provenant de résineux ou peupliers…Chaque tonne aura le même pouvoir calorifique à 3% près.
Consommation d’une chaudière à plaquettes
Le rendement énergétique des plaquettes est d’autant plus élevé que leur teneur en eau est basse.
PRECISIONS
Dans le meilleur des cas, un map de plaquettes peu correspondre à 100 l. de fuel sous les réserves suivantes :
Densité du combustible bois = 330 kg le map et non 200 , voir moins (exemple : les sarments de vigne) comme cela peut se produire avec de l’épicéa sec sur pied.
Teneur en eau inférieure à 20% (plus 20% de surconsommation entre 20 et 30%)
Chaudière disposant d’un rendement de 93/94 % ce qui est l’apanage des chaudières de qualité comme les LINDNER SOMMERAUER.
… et après une saison de fonctionnement garantissant qu’aucune perte calorifique lié à l’assainissement de l’ensemble du réseau ne subsiste…
Nota : Les cas possibles de surconsommation décrits ci-dessus ne sont pas, heureusement, la règle. La négligence et le manque de professionnalisme en sont souvent la cause! Le cas d’une chaudière mal réglée pourra aussi se présenter : ce sera souvent ainsi après l’avoir programmer, à la mise en service, pour pouvoir consommer un combustible ne correspondant pas aux normes recommandées et livré …malgré les avertissements ! Il faudra à nouveau paramétrer les données de combustion après avoir adopté un combustible conforme aux ‘bonnes règles’.
DECHIQUETAGE
L’opération de déchiquetage consiste à découper en plaquettes les produits de la récolte du bois (arbres entiers, branches ou billons). Les déchiqueteuses permettant de transformer ces bois bruts en plaquettes forestières sont de deux types :
1 /Déchiqueteuses à disque munis de contre couteaux admettant des diamètres maxi de 300 mm
2 / Déchiqueteuses à tambour, généralement avec grue, admettant des diamètres de 300 à 800 mm. Ces machines sont équipées de couteaux droits ou fractionnés suivant les constructeurs. Plus le nombre de couteaux est important et fractionné plus le temps de ‘maintenance affûtage’ sera long. Etant donné les volumes importants pouvant être traités sur certaines machines un affûtage tous les 150/200 map (m3 apparent plaquettes), soit une journée de travail, est courant.
Les deux types peuvent être motorisés par prise de force tracteur ou moteurs thermiques.
LOGISTIQUE
Le bois peut être transformé en plaquettes en forêt et directement transporté chez l’utilisateur (approvisionnement direct) ou stockées dans un entrepôt intermédiaire (indirect).
L’approvisionnement indirect est plus cher car il nécessite un entreposage intermédiaire donc plus de manutention. En revanche, les plaquettes peuvent être stockées en grandes quantités ce qui permet une bonne sécurité d’approvisionnement dans les régions à forte couverture neigeuse.
Produire soit même ses plaquettes n’est vraiment rentable que si l’on est propriétaire de bois, capable et équipé pour l’exploiter.
En achetant des plaquettes livrées à domicile le challenge est de toute façon financièrement largement gagnant (la calorie est de 2 à 4 fois moins chère que le fuel !).